
31 octobre 2025
Quid des Salaires à l’ONERA ?
État des lieux
Avec une inflation 2024 à 2%, et le vote au Conseil d’Administration du 5 dec. 2024, dans le budget initial 2025 d’une politique salariale provisionnée à 2,6% et ramenée au final à 1,9% (autorisé par le budget) et le tout en Augmentations Individuelles (décidé par le Président de l’ONERA), le compte y est-il vraiment pour cette année 2025 ?
Et qu’en est-il sur une plus longue période ?
La CGT-ONERA remet à jour l’État des lieux qu’elle avait dressé fin 2022, afin de ré-ouvrir ce débat absolument capital.
Avec une inflation cumulée sur ces 5 dernières années de 16,1%, alors que sur la même période, les Augmentations Générales (AG) cumulées ont été de 6,4%, les salariés de l’Office enregistrent une perte de pouvoir d’achat de 7,2% entre 2021 et 2025.
Pour celles et ceux qui ont eu la « chance » d’avoir une Augmentation Individuelle (AI), souvent au prix d’heures supplémentaires non reconnues autrement que par ce mécanisme, la moyenne cumulée des AI aura été de 9%, soit un cumulé AG+AI de 15,4% en moyenne qui laisse toutefois un solde négatif de 0,7% sur la période.
Alors que la CGT et l’intersyndicale demandent depuis des décennies des Augmentations Individuelles (AI) Annuelles de 1,75% en plus des AG au niveau de l’inflation permettant de maintenir à niveau le contrat de travail, le constat reste amère.
En effet, le respect de cette règle d’or posée par les Organisations Syndicales, amène au simple constat d’un solde négatif de 9,8% sur la période 2021-2025 si l’ONERA avait assuré le maintien du pouvoir d’achat (AG au niveau de l’inflation INSEE) et des AI annuelles à hauteur de 1,75%.
Alors que les AI devraient permettre d’assurer des progressions de carrière moyenne à l’ONERA avec un doublement du salaire sur la carrière, celles-ci sont bien devenue aujourd’hui un palliatif pour tenter tout juste de maintenir le pouvoir d’achat moyen des salariés de l’ONERA.
Il faut dire que l’ONERA a dû économiser, en prévision de la fameuse prime de 5% accordée aux salariés qui choisiront le Forfait-Jour, déjà annoncée comme un nouveau palliatif cette fois-ci aux futures AG (déjà remise à 0 en 2025) comme aux futures AI !
Dans ces conditions, la CGT comprend tout à fait que les salariés aient recours au seul instrument leur permettant de maintenir leur pouvoir d’achat, à savoir le Forfait-Jour en 2026, car il est loin le temps où l’on parlait progression de carrière assurée par des AI.
Ce Forfait-jours est d’ailleurs un facteur de division et d’injustice salariale pour ceux qui ne sont ou ne seront pas éligible au dispositif.
Cela dit, ce sera un « one-shot » (réversible avec perte des 5%, en cas de retour au décompte du temps de travail) et au final une nouvelle perte de pouvoir d’achat pour toutes et tous.
Il est temps de remettre la valeur ajoutée du travail des salariés de l’ONERA au centre du débat sur l’attractivité, et ce ne sont pas des artifices de la sorte (tout comme le faible intéressement, signé malgré tout par la CGT en juin 2025 après le retrait de la moitié des mesures discriminatoires liées à la longue maladie), qui vont le permettre !
Aussi, la CGT vous invite à relire ci-dessous l’État des lieux des salaires à l’ONERA réalisé fin 2022 par la CGT, car il reste d’actualité : https://onera.syndicatcgt.fr/2022/11/16/novembre-2022-etat-des-lieux-des-salaires-a-lonera/
Préambule
Alors que le taux de démission des chercheurs de l’Office a atteint un niveau record en 2022 et est resté à un niveau haut depuis (environ 40 démissions par an représentant plus de 30% des départs), il convient de se poser à nouveau les bonnes questions et notamment celles relatives à la fameuse « attractivité de l’ONERA ».
Pour la CGT, la question des salaires à l’ONERA est une conséquence du traitement des EPIC* en général et de l’ONERA en particulier.
Le tournant à l’ONERA est arrivé quand le pilotage de l’Office a été retiré des mains des scientifiques pour être donné aux financiers en 1995. Mais là encore, ça n’est qu’une conséquence !
Pour la CGT, l’origine du mal est bien plus profond et vient de surtout de l’absence de vision stratégique à long terme de l’État dans les domaines applicatifs ASD qui concernent l’ONERA.
Il était temps que notre Direction partage sa propre vision stratégique de l’Office par le Plan Stratégique de l’ONERA (PSO) qui vient tout juste d’être diffusé fin octobre 2025 (avant le départ du Président de l’ONERA), le précédent datait de 2002 et faisait suite au plan social de 1998 (l’accord ARTT a permis de finir ce plan social) qui accompagnait la baisse de 30% des effectifs de l’ONERA qui devait suivre la même tendance que celle des Armées à l’époque.
Il serait temps que l’ONERA se dote également d’une véritable politique scientifique, qui devrait venir en réponse en priorité aux besoins sociétaux, mais qui s’exprime à travers différents Contrats d’Objectifs et de Performances (COP), essentiellement basés sur la performance financière, sans prendre en compte la véritable question des moyens nécessaires, notamment humains.
Des points précédents découle la construction de programmes de recherche avec une optimisation des moyens humains poussés jusqu’à l’absurdité et qui finissent malheureusement par freiner les chercheurs dans l’atteinte de leurs ambitions scientifiques et in fine, par rendre l’attractivité du métier de chercheur dans notre organisme beaucoup plus fade.
La suite délétère de ces réorientations politiques de l’ONERA, ce sont des chercheurs qui nous disent « partir dans le secteur concurrentiel pour travailler sur des projets comme ceux proposés par l’ONERA, mais avec 25 à 30% de plus à la fin du mois ». Les salariés dans les Départements et Services de l’Office sont en souffrance, réalisant des horaires de travail qui ne sont ni comptés ni reconnus, toujours avec l’espoir de pouvoir avancer en compensant par leur propre force de travail l’ensemble des dysfonctionnements constatés et liés aux manques évidents de moyens. Certains finissent par se décourager et d’autres par craquer. Les conséquences sont des « RPS » pour un nombre croissant de collègues, qui frappent ce que l’on a de plus précieux : notre santé mentale et physique.
La CGT avait déjà en 2016 travaillé sur ces sujets et élaboré un livret à votre disposition, il reste d’actualité.
Pour la CGT, l’amélioration des conditions de travail (salaires, effectifs, temps de travail, accords d’entreprise…) est liée en premier lieu aux moyens alloués à l’ONERA pour remplir sa mission. Ainsi, dans cet état des lieux, nous reviendrons sur plusieurs aspects qui sont en lien avec les moyens de l’Office, à travers :
- la dotation étatique qui baisse en euros constants et qui est remplacée par des contrats court terme en hausse ;
- la masse salariale et les effectifs qui stagnent depuis le plan social de 1999 ;
- les salaires qui baissent, faisant perdre de la valeur à notre travail pourtant à forte valeur ajoutée.
L’augmentation du temps de travail, déjà actée par la perte d’une semaine de congés en 2020 par la seule volonté du Secrétaire Général de l’ONERA qui l’a imposée comme un préalable à toute discussion aux Organisations Syndicales, a fortement contribué à la dégradation des conditions de travail. Le COP 2022-2026 qui a été combattu par la CGT poursuit cette logique…Mais jusqu’où ? Le budget 2023 de l’ONERA prévoit une augmentation de 2% des salaires !
Un autre monde est possible, et à l’ONERA comme ailleurs, le VOTE CGT dans la durée comptera pour le changer !
* EPIC : Établissement Public à Caractère Industriel et Commercial
Rappel : constats de la commission des finances du Sénat (2020)
- Démissions : « [L’ONERA] a été confronté, ces dernières années, à une hausse du nombre de démissions, qui concernent essentiellement les ingénieurs. Elles ont ainsi augmenté de plus de 40 % entre 2016 et 2019 et ont triplé depuis 2015. Un quart de ces départs non souhaités relève de préoccupations financières. »
- Salaires peu attractifs : « Les rémunérations à l’ONERA apparaissent toutefois également moins favorables que celles offertes dans des structures publiques comparables. Une comparaison des salaires moyens en fonction des tranches d’âge, pour le CNES, le CNRS, et les ingénieurs contractuels (ICT) de la DGA a fait apparaître que la différence en moyenne est de l’ordre de 300 euros par mois.»
Baisse des salaires en euros constants, du fait de l’inflation
La CGT considère que l’augmentation générale (AG) sert à maintenir les conditions du contrat de travail signé lors de l’entrée dans l’entreprise (un salaire donc un pouvoir d’achat contre un travail). Sur le graphique ci-dessous, nous avons reporté la valeur de l’inflation (source INSEE), ainsi que les valeurs des augmentations générales à l’ONERA pour les ingénieurs et cadres (IC) depuis 1985 ; les tendances sont identiques pour les techniciens (TDAM) et les employés. Les seules fois en 41 ans, où les salariés de l’ONERA ont eu une AG supérieure à l’inflation, c’était en 2015 quand l’inflation était nulle et en 2020 : dans les 2 cas, l’AG était supérieure de 0,5% à l’inflation. La CGT s’oppose à la baisse des salaires en euros constants à l’ONERA induite mécaniquement par la perte de pouvoir d’achat de 1% en moyenne par an. Rappelons que les AG faibles impactent aussi les planchers de la prime semestrielle et les primes d’ancienneté pour les non-cadres.
Baisse des salaires, du fait des progressions de carrière insuffisantes
Sur le même principe, les augmentations individuelles sont le reflet de l’augmentation des compétences et donc de la progression de carrière en général. Sur les courbes ci-dessous, nous avons reporté la valeur de l’inflation (source INSEE), les valeurs des augmentations individuelles moyennes (AI), l’augmentation générale moyenne (AG+AI) et la progression de carrière moyenne annuelle qui est : AG+AI-Inflation. Ainsi, la progression de carrière moyenne des I/C est de 0,96% par an et celle des TDAM de 0,69% par an. Ces courbes montrent que les AI moyennes suffisent en général à peine à maintenir le pouvoir d’achat en compensant l’inflation.
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Sur une carrière de 41 ans à l’ONERA, la progression (1985-2025) était de 47,5% pour les I/C et de 32,4% pour les TDAM.
Sur la base de l’évolution constatée ces 5 dernières années, la progression serait nulle voire négative !
Pour rappel, la CGT revendique une augmentation annuelle permettant de doubler le salaire sur la durée d’une carrière, ce qui correspond à une AI annuelle de 1,75% et à une AG compensant intégralement l’inflation.
Baisse des salaires dans toutes les qualifications
Les figures suivantes illustrent l’évolution des salaires mensuels bruts moyens, en euros constants (corrigés de l’inflation), pour les différents niveaux de qualification des TDAM et des I/C, depuis 1985. Pour les ouvriers et employés, les tendances sont similaires.
Non-cadres : entre 1985 et 2012, leur salaire a fortement diminué, illustrant le désintérêt de la Direction pour cette catégorie. En 2017, la faible augmentation (à partir du coef. 340) correspond au recrutement de personnel à la fois jeune et plus qualifié (mesures jeunes obligatoires).
L’augmentation générale observée en 2021 fait suite à la politique salariale de 2020 et au « rachat » de la semaine de Noël.
Ingénieurs et cadres : depuis 1985, les salaires en euros constants ont aussi baissé pour les ingénieurs et cadres toujours moins bien rémunérés, leurs qualifications étant de moins en moins reconnues, sauf pour le niveau 3C (ingénieur/cadre expert ou DR1). Autrement dit, la grande majorité des cadres perd régulièrement du pouvoir d’achat depuis le début de leurs carrières à l’ONERA.
La suppression des coefficients de la métallurgie avec le nouvel accord national (NCC) aura d’abord pour effet d’empêcher tout suivi des évolutions de salaires en créant une réinitialisation initialement prévues par l’ONERA au 1er janvier 2024, puis reportée suite à la protestation du personnel mais non abandonnée par la direction de l’ONERA !
C’est donc encore bien l’heure de tous les dangers pour les salariés de l’ONERA, avec cette perte de nos repères à venir !
Ce qui se profile, c’est un démantèlement complet des classifications qui ont du sens pour payer toujours moins la qualification. La CGT est la seule à n’avoir pas signé cette Nouvelle Convention Collective Nationale de la Métallurgie (NCCM) qui dégrade les classifications et ne reconnait pas les qualifications !
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Les revendications de la CGT-ONERA :
- un plan stratégique pour l’ONERA validé par une vision stratégique partagée entre les citoyen/les salariés/l’Etat ;
- une politique scientifique répondant aux besoins des citoyens ; le retour à des conditions de travail de qualité et des augmentations de salaire significatives pour tous les salariés de notre Office National.
L’ONERA et ses salariés sont force de proposition d’avenir dans le domaine de l’aéronautique et du spatial, civil et militaire. L’ONERA, comme tous les organismes de recherche, a un impérieux besoin de visionnaires, pas de gestionnaires !
La CGT note la poursuite d’une attente croissante en matière d’amélioration de nos conditions de travail et de nos salaires à l’ONERA.
Ainsi, vos élus poursuivront avec détermination l’action qui les anime au quotidien dans la défense de vos intérêts, avec votre soutien.
La Direction a décidé de recourir exclusivement au vote électronique, avec pour conséquence une baisse de la participation en 2025 et une connaissance globalisée des votes alors que jusqu’en 2020 nous avions la répartition par établissements, la CGT le regrette.
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Contactez-nous à cgt-central@onera.fr ou cgtcentralonera@gmail.com
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